Assemblée Générale Alternesles 2 décembre 2015

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Réforme de l’aménagement des rythmes scolaires : que se passe-t-il sur Nesles ?

A partir de la rentrée 2014, selon toute vraisemblance, la réforme dite « de l’aménagement des rythmes scolaires » entrera en vigueur sur Nesles, comme elle le sera dans toutes les communes du territoire national et comme elle l’est déjà dans un certain nombre de villes.

TAP

A l’origine de la réforme, que trouve-t-on ?

Pour les défenseurs de la réforme, il s’agit d’alléger la journée d’enseignement de nos écoliers, donc de limiter les heures d’enseignement quotidiennes, afin de leur permettre de mieux apprendre mais aussi de libérer des heures pour leur donner la possibilité de s’éveiller à une pratique culturelle ou sportive. Il ne s’agit pas de « perdre » des heures d’enseignement puisque une demi-journée d’école est rajoutée, le mercredi matin étant préconisé. En outre, ajoutent-ils, cette réforme viserait à nous aligner sur les pays européens les plus performants en matière scolaire selon les enquêtes internationales (PISA). Enfin, selon l’avis de certains chronobiologistes, mieux vaut, pour le rythme d’apprentissage des enfants, alléger la journée de cours et ajouter une demi-journée qui viendrait ainsi « étaler » davantage les apprentissages et optimiser la concentration des élèves.

Voilà pour la théorie.

En pratique, qu’en est-il ?

Pour pouvoir mettre en place cette réforme, il faut du monde beaucoup de monde. Du côté des enseignants, c’est bon : ils sont en poste et, quoi qu’ils puissent penser de la réforme, tenus de par leur statut de fonctionnaire de l’appliquer. Mais pour ces heures de pratique, ces fameux TAP (Temps d’Activités Périscolaires), qui prend en charge les enfants ? Avec quelle qualification ? Sous quelle responsabilité ? C’est là que les municipalités rentrent dans la danse puisque, selon la réforme, cela relève de leurs compétences. D’où un partenariat nécessaire avec des associations, des centres d’accueil péri-scolaires, des centres sportifs, culturels, etc. Concrètement, cela peut prendre diverses formes : 1,5 h deux jours par semaine, 45 mn par jour, activités organisées par cycles sur une partie de l’année, etc. Bref, c’est très compliqué et encore plus pour une petite commune comme Nesles-la-Vallée au personnel et aux infrastructures limités et qui devrait consentir des efforts non négligeables pour mettre en place la réforme.

Et dans le village, que se passe-t-il ?

A Nesles-la-Vallée, une réunion publique s’est tenue dans le courant du mois d’octobre dernier et un questionnaire a été envoyé aux parents. La demi-journée supplémentaire choisie massivement par les parents est le mercredi matin (n’en déplaise à l’auteur de ces lignes qui estime qu’en matière de rythme de l’enfant, le samedi matin eût été préférable car avec 5 jours d’affilée pour des petits écoliers, le vendredi risque de ne pas être des plus efficaces…). L’équipe municipale en place, en concertation avec l’école, a pris acte de ce souhait et a informé les familles des nouveaux horaires pratiqués par l’école dès la rentrée 2014 : 8h45 – 11h30 / 13h30 – 16h00.

Et au-delà de ces nouveaux horaires ?… Quels TAP vont-ils être mis en place ? Quel accueil sera organisé pour les enfants dont les parents ne peuvent pas adapter leurs contraintes professionnelles à ces nouveaux horaires d’école ? A ces questions, légitimes et préoccupantes pour les familles, la réponse est… pas de réponse ou plutôt : « Nous sommes opposés à cette réforme, donc nous ne mettons rien en place. Les enfants de Nesles font déjà beaucoup d’activités sur le temps scolaire financées par la mairie ; on n’a donc nulle obligation morale de mettre en place ces TAP ».

Cette attitude, en soi louable de par son apparence d’engagement, masque en réalité une fuite gênante devant des responsabilités à prendre. En effet, on peut être opposé à cette réforme, mais, en toute lucidité, elle sera mise en place à Nesles comme elle l’est déjà dans bien des communes françaises. Alors, combien de familles vont-elles être mises dans l’embarras dans notre village parce qu’elles ne pourront pas adapter leur vie professionnelle à cet aménagement des horaires ? Combien d’entre elles n’auront pas de place au centre d’accueil péri-scolaire de Nesles, Les Mômes du Sausseron, puisque celui-ci n’a qu’une capacité d’accueil de 26 places ? Combien de familles (souvent des femmes) devront demander – si elles le peuvent ! – un temps d’activité professionnelle à temps partiel ? Autant de questions auxquelles aucune réponse n’est jusqu’à présent apportée.

Les communes alentour, celles de la Communauté de Communes de la Vallée du Sausseron (dans laquelle se trouve Nesles), confrontées aux mêmes difficultés que la nôtre – parfois même supérieures pour les communes en RPI (Regroupement Pédagogique Intercommunal) – ont toutes signé le projet (Projet Educatif Territorial) qui leur permet d’une part de trouver des solutions concertées d’accueil pour les enfants, d’autre part de toucher des subventions de la CAF pour les centres d’accueil péri-scolaires qui sont parties prenantes de la mise en place de la réforme. Dans la Communauté de Communes, seule la municipalité de Nesles aurait refusé de signer ce projet.

Alors… ?

Il est d’évidence que les finances d’une commune ne sont pas extensibles à l’infini ! Chacun de nous en est très conscient. Ceci étant, en mettant en balance l’ensemble des éléments qui sous-tendent cette réforme, plusieurs remarques peuvent être établies :

  • n’est-ce pas faire preuve d’une ambition nécessaire pour le village que de fournir à ses écoliers les moyens de réussir leur scolarité dans les meilleures conditions ?
  • doit-on laisser supporter le poids financier des contre-coups de la réforme aux seules familles ? Une certaine notion de la solidarité ne se joue-t-elle pas là aussi ?
  • la complexité de la mise en place de la réforme ne nécessite-t-elle pas une réflexion bien plus large et collective que celle seulement menée par les membres de la municipalité ?

Nous bénéficions, à Nesles, d’infrastructures variées proposant des activités de qualité et menées par des professionnels (foyer rural, tennis-club, club de football, centre équestre, Mômes du Sausseron, etc). Nous sommes entourés de communes voisines confrontées à des problématiques proches des nôtres, notamment en matière scolaire. Et si, de la réunion de toutes ces énergies et de toutes ces bonnes volontés, jaillissaient de vrais chemins de réussite ? Et si nous nous donnions – enfin – les moyens de relever le défi ?

Sandra Guillet

Aller à la page « petite enfance » du site de la Communauté de communes de la Vallée du Sausseron